Le blanchiment : un acte esthétique mais médical

Qui n’a jamais rêvé d’avoir des dents blanches comme les stars du cinéma ou du petit écran ? Personne. Des soins professionnels aux dentifrices blanchissants, tour d’horizon des techniques. Attention à ne pas faire n’importe quoi…
Dans ce domaine, nous ne sommes pas tous égaux. Selon sa composition, sa structure, l’épaisseur des tissus qui la composent, l’émail peut avoir une couleur variant entre le blanc ivoire et le jaune plus ou moins soutenu, voire le gris. Sans compter que d’autres facteurs accélèrent ce changement. En vieillissant, les dents perdent naturellement de leur blancheur. Un traitement à base d’antibiotiques (tétracyclines) ou une prise excessive de fluor pendant la formation des dents provoque une coloration, explique le docteur Gilles Krief, chirurgien dentiste à Paris. Ce peut être aussi le résultat d’une trop grande consommation de café, thé, tabac, vin rouge… L’hérédité joue également un rôle. Sans compter que, bien souvent, la qualité des dents est aussi liée à l’épaisseur de l’émail. » Certes se brosser les dents après chaque repas est le premier geste d’hygiène indispensable pour une dentition éclatante. Mais avec le temps, nos modes de vie… elles finissent par se ternir, voire jaunir.
Un acte qui doit être pris au sérieux…
« Le principe du blanchiment des dents est de retirer les pigments d’une coloration qui se sont logés dans des parties profondes de la dent. » S’ils se trouvent en surface au niveau de l’émail, comme pour le tartre et la plaque dentaire, il suffira d’un bon détartrage et d’un polissage pour retirer les taches. «Par contre, s’ils se situent dans les couches plus profondes, dans l’émail, voir la dentine, il est nécessaire de faire appel à des méthodes de blanchiment. » Cet acte esthétique est avant tout un acte médical. « Il ne s’agit pas de passer un coup de peinture blanche que l’on étale au pinceau sur les dents. » Même si certains établissements esthétiques proposent un service de blanchiment, le dentiste est le seul expert de vos dents. Lui seul pourra assurer le bon déroulement du traitement. Sans compter qu’un bilan buccodentaire est primordial avant de commencer, afin de prendre toutes les précautions nécessaires. Il existe un certain nombre de contre-indications. « Si un patient a une gencive qui s’est rétractée, mettant à nu une partie de la dent incluant une sensibilité, il devra la soigner avant de commencer un blanchiment. Même chose en cas de gingivite, des caries, des plombages défectueux… Il ne faut pas que le produit que nous allons déposer puisse pénétrer au-delà de la limite que l’on s’est fixée. » Le blanchiment est également contre-indiqué pour les femmes enceintes ou qui allaitent. Il en va de même pour les jeunes de moins de 16 ans. « A cet âge, la pulpe est volumineuse. Les dents sont donc très sensibles. Le nerf pourrait être attaqué. Mieux vaut attendre que celle-ci rétrécisse »
… au diagnostic personnalisé
Le procédé d’éclaircissement consiste en une « oxydation » grâce à une solution plus ou moins concentrée de peroxyde de carbamide ou de peroxyde d’hydrogène. Que l’on choisisse la méthode dite « au fauteuil », ambulatoire ou encore les kits et autres dentifrices, il convient de connaître toutes les possibilités et leurs limites. « Il faut vraiment comprendre que ce n’est pas un acte simple. Non seulement le résultat dépend de l’origine de la pigmentation mais il faut rester dans le naturel. Nous devons le faire de manière objective à partir d’un teintier et expliquer au patient qu’il va gagner 1/2 teinte, voire une teinte de plus que celle de départ. Pas forcément plus. Malheureusement, trop souvent, ils sont déçus car ils pensaient sortir du cabinet avec un sourire hollywoodien. D’où l’importance de personnaliser ce soin avec un questionnaire, de connaître les motivations. Car c’est en fonction d’elles et de l’étiologie que nous allons pouvoir lui proposer la méthode la plus adaptée. Une fois toutes les contre-indications exposées, les différentes méthodes expliquées, et le bilan buccodentaire, la première séance de blanchiment peut être envisagée avec le consentement éclairé du patient » insiste le docteur Gilles Krief.
Les traitements chez le dentiste
La séance « au fauteuil » se réalise intégralement au cabinet. La séance dure entre 1h et 1h30. Le praticien met en place dans votre bouche un écarteur de lèvres afin d’avoir un bon accès aux dents. Puis il dépose un gel de protection photosensible à la surface des gencives, au niveau des collets. L’agent blanchissant, concentré à 35% de peroxyde de carbamide ou de peroxyde d’hydrogène que l’on applique sur toute la dentition, peut irriter la gencive. Enfin, on place une source de chaleur avec un laser ou une lampe à UV pour activer le blanchiment. « Si le protocole est bien respecté, il existe aucun risque. Toutefois, il peut arriver de ressentir une petite sensibilité au niveau de la gencive que des dents. Généralement, elle dure quelques jours. On conseillera alors au patient d’utiliser des produits à base de fluor comme le dentifrice Elmex ou Sensodyne. Le coût d’une séance ? Entre 500 et 1 000 euros. »
Le traitement ambulatoire est mis en œuvre au cabinet. Le praticien prend une empreinte dentaire pour que le prothésiste réalise une gouttière sur mesure. Grâce aux petits logements, le produit d’une concentration appropriée au cas, ne peut pas déborder sur la gencive. En fonction de votre choix, à savoir si vous souhaitez la garder toute la nuit ou tous les soirs pendant une durée de quelques heures, le praticien décidera de la durée et de l’intensité du traitement en fonction du niveau de blanchiment que l’on veut obtenir. Stoppez et consultez votre dentiste si une sensibilité apparaît. D’une durée de 15 jours, cette technique est moins contraignante, plus personnalisée et moins chère. Les forfaits oscillent entre 400 et 600 euros. « Le résultat est moins spectaculaire que le « fauteuil ». Reste que s’il n’y a pas de changement architectural des dents, le patient pourra l’utiliser pour des rendez-vous précis. Deux semaines avant un mariage, des vacances… il est possible de refaire un petit traitement. Dans certain cas, une séance au fauteuil peut être suivie d’un traitement ambulatoire. »
A la maison ?
Inspirées des méthodes des dentistes, de plus en plus de marques d’hygiène bucco-dentaire proposent des kits de blanchiment prêts à l’emploi à utiliser chez soi (15 à 60€). Les bandes blanchissantes sont recouvertes du fameux peroxyde. Mais là, sa concentration est nettement moindre. Elle est d’environ 6%. On la pose à la surface de la dent pendant 30 minutes, deux fois par jour, pendant 14 jours. « Les gouttières jetables vendues en pharmacie ou parapharmacie sont à proscrire. Mal adaptées à la bouche, le produit peut fuir et entraîner notamment une irritation, des petits picotements au niveau de la gencive, provoquant une légère gingivite. » Les gels avec pinceau permettent une application très précise du produit. A vous de choisir le mode d’utilisation qui vous convient le mieux.
Comment en prolonger les effets ?
Cet éclaircissement n’est pas définitif. Alors, pour conserver des dents et des gencives saines, et un sourire étincelant, suivez quelques conseils :
- Brossez-vous les dents trois fois par jour après chaque repas.
- Utilisez un dentifrice avec du bicarbonate de sodium de manière ponctuelle, 1 à 2 brossages par mois. Il aide à éliminer les tâches.
- Remplacez votre brosse à dents tous les deux mois.
- Faites un détartrage deux fois par an.
- Limitez la consommation d’aliments qui colorent.
- Après avoir bu un café, un thé… buvez un grand verre d’eau pour vous rincer la bouche.
- Arrêtez de fumer
By Clarisse