Urbanus Cyclus, le vélo dans la ville s’expose

À l’arrivée des beaux jours et pendant toute l’année 2018, le musée d’Art et d’Industrie de Saint-Étienne présente l’exposition « Urbanus Cyclus – Le vélo dans la ville » qui invite tous les publics à un grand tour d’horizon des pratiques multiples – et parfois surprenantes – du vélo urbain. Une exposition sociétale sur les usages actuels du vélo en milieu urbain.
Délaissé au profit de l’automobile et des deux-roues motorisés dans les années 1960, le vélo fait aujourd’hui un retour marqué dans les grandes villes françaises et européennes suscitant un engouement et une inventivité abondante : vélo urbain, single-speed, vélo à pignon fixe pour amateur de sensations, triporteur, vélo dit cargo pour le transport, ou vélo rallongé pour emmener enfants ou courses, vélo en libre-service ou vélo à assistance électrique, bmx, polo bike… Le vélo s’impose comme un moyen de vivre la ville autrement, un choix éthique pour certains, écologique pour d’autres, économique ou encore un véritable objet tendance.
C’est à Saint-Étienne, « capitale française du cycle », et dans son musée d’Art et d’Industrie – qui conserve la première collection publique française de cycles avec près de 350 machines – qu’une telle exposition trouve toute sa place et sa pertinence.
À partir de mai et pendant toute l’année 2018, le musée d’Art et d’Industrie de Saint-Étienne présente l’exposition « Urbanus Cyclus – Le vélo dans la ville » qui invite tous les publics à un grand tour d’horizon des pratiques multiples – et parfois surprenantes – du vélo urbain.Délaissé au prautomobile et des deux-roues motorisés dans les années 1960, le vélo fait aujourd’hui un retour marqué dans les grandes villes françaises et européennes suscitant un engouement et une inventivité abondante : vélo urbain, single-speed, vélo e pour amateur de sensations, triporteur, vélo dit « cargo » pour le transport ou vélo rallongé pour emmener enfants ou courses, vélo en libre-service ou vélo à assistance électrique, BMX, polo bike, autant de vélos que d’usages personnels, utilitaires, professionnels ou sportifs qui se développent dans les centres urbains et leur périphérie.
Le vélo s’impose ainsi comme un moyen de vivre la ville autrement, un choix éthique pour certains, écologique pour d’autres, économique ou encore un véritable objet tendance.C’est à Saint-Étienne, « capitale française du cycle », et dans son musée d’Art et d’Industrie – qui conserve une collection unique de cycles avec près de 350 machines – qu’une telle exposition trouve toute sa place et sa pertinence.
UN GRAND TOUR EN 4 ÉTAPES

ébut Hybride, vélo urbain à assistance électrique 1© ThirtyOne
L’exposition « Urbanus Cyclus – Le vélo dans la ville » est une exposition de société ouvrant des questions sur des pratiques urbaines, parfois pas si nouvelles que cela, tout en faisant état de l’abondance de types de vélos destinés à tous les déplacements en ville .Imaginée par les commissaires en quatre sections, l’exposition réunit une trentaine de cycles finement sélectionnés qui sont présentés le long d’un parcours aussi ludique qu’instructif : le vélo de « monsieur tout le monde » interroge le quotidien, d’autres machines plus élaborées suscitent le rêve, la convoitise ou l’intérêt technique.
L’exposition se décompose en quatre parties :
- les motivations des cyclistes urbains : entre plaisir, liberté, obligation et militantisme,
- les usages du vélo en ville : utilitaires, travail, loisirs et sports,
- les valeurs sociales et culturelles attachées à un art de vivre plus écologique : développement durable, sociabilités nouvelles, mode, style et personnalisation de l’objet,
- l’urbanisme et les prospectives architecturales en faveur du vélo.
Lors de son cheminement, à la découverte des joies et usages du vélo en ville, le visiteur fait également des rencontres. Outre les motivations, les enjeux et les thèmes liés au cyclisme urbain, le musée a souhaité intégrer une dimension humaine en lançant une enquête à caractère ethnologique auprès de cyclistes choisis dans rançois Portet, ethnologue et cycliste passionné autant en ville qu’en randonnée cyclotouriste, cette étude qualitative a permis d’interroger une soixantaine de personnes dont 12 entretiens ont été retenus pour l’exposition. Chaque portrait est retranscrit sous trois formes : une photographie, des extraits de l’interview et une description synthétique de la pratique du vélo. Les photographies ont été réalisées par Jean-Claude Martinez, auteur de plusieurs ouvrages illustrés sur le vélo.
ÉTAPE 1 Le vélo en ville, une envie, des enjeux : tour d’horizon

Pignon fixe Peugeot DL 121 cliché Ryosuke Kawai
La 1ère section du parcours décline les raisons à l’origine du choix de se déplacer ou non en vélo : entre convictions et sentiment personnel, voire intime, les motivations sont multiples et associées chacune à un type de vélo urbain. Le principe retenu dans l’exposition est de montrer des types de cycles urbains, questionner une pratique, relever des enjeux et des questionnements.
Faire du vélo est un plaisir partagé par tous les pratiquants du cycle, que ce soit en milieu urbain ou pas. En ville, c’est profiter d’une certaine forme de liberté, s’affranchir des horaires des transports en commun, des embouteillages, du casse-tête du stationnement. La ville devient aussi un terrain de découverte, d’aventure et parfois même de jeu. Si la pratique du vélo est associée au plaisir, elle est souvent liée à l’enfance, à des souvenirs de jeunesse ou des images véhiculées par des cartes postales ou la publicité : le vélo est un jeu et un moyen de découvrir le monde, d’agrandir son

Démo de BMX flat par Melvyn Masson© Laurent B…élos Urbains
territoire familier. Mais derrière cette motivation personnelle, le développement du vélo en milieu urbain est lié à un enjeu essentiel : éduquer les jeunes et moins jeunes générations à une pratique plus sûre : faire du vélo en ville en toute sécurité et quiétude nécessite un apprentissage, une éducation que les parents ou les écoles de vélo peuvent assurer si les conditions sont réunies. C’est un sujet d’actualité, une occasion aussi pour le musée de montrer un rare tandem pour enfant sorti spécialement de ses réserves.
En plus des usages et des questionnements sociaux qu’ils peuvent impliquer, l’exposition invite le visiteur à découvrir des vélos singuliers réunis spécialement pour cette occasion. Découvrir que la ville est un terrain de sport et voir un vélo de hardcourt bike-polo fabriqué par les cycles Victoire à Clermont-Ferrand, appartenant à Gregory Barbier, champion du monde de la spécialité. La ville peut-être aussi un terrain de jeu pour la pratique du BMX Street, par exemple, ou un espace de sensations fortes : les coursiers à vélo effectuent leur livraisons quotidiennes par tous temps et en toutes saisons avec e qui permettent freinage, relance et changement de direction rapides. À cette thématique est associé l’étonnant Concept bike DL121 n°8, vélo à pignon e réalisé par le Peugeot Design Lab alliant cuir blanc et cuivre, sorti à seulement 10 exemplaires dans le monde.
À côté du cyclotouriste ou cyclo sportif adepte de randonnées touristiques mais aussi d’efforts ou de performances, le vélo urbain contribue à favoriser la pratique du vélo en le rendant accessible au plus grand nombre. L’essor du vélo à assistance électrique ne se dément plus comme en témoigne la commercialisation régulière de nouveaux modèles. Ainsi, le Début Hybride est un vélo urbain à assistance électrique (VAE) alliant design et technologie. Il est équipé d’un moteur hybride se rechargeant à la décélération et d’un verrouillage électronique avec un smartphone pour lutter contre le vol. C’est un objet connecté, conçu et assemblé en France.

Vélo cargo3®DOUZE-Cycles.
Le vélo devient un moyen de locomotion de plus en plus partagé. L’occasion pour le musée de rappeler que Saint-Étienne a été une ville pionnière dans la démocratisation du vélo, notamment avec la bicyclette Hirondelle “Passe-Partout”, produite par la Manufacture d’Armes et Cycles, modèle pour dame de 1910 disposant d’un cadre en acier, de jantes et d’un garde-boue en bois et d’une garde jupe en soie tressée.
En tant que conservatoire de « belles machines », le musée montre une randonneuse de René Herse qui compte parmi ces fabricants surnommés les « couturiers du cycle » associée à un magnifique vélo vintage à pignon fixe réalisé en 2014, par Quentin Polizi (Atelier du Vélo), jeune cadreur parisien.
L’exposition questionne également les modes de vie et les trajets pendulaires entre ville-centre et périphérie résidentielle. Une bicyclette pliante de marque Brompton dans une édition limitée Black Nickel fabriquée, en 2017 à Brentford (Grand Londres) , et qui est déjà une pièce de collection, évoque l’intermodalité.
ÉTAPE 2 Les trajets en cycle, pour tous les besoins

Vélo cargo4®DOUZE-Cycles
Les usages du cycle, comme moyen de transport personnel et en tant qu’outil professionnel sont explorés dans la 2e section de l’exposition. Le visiteur peut y découvrir toute une série de vélos adaptés à chaque usage.
Pour se rendre quotidiennement au travail, le vélotafeur utilise son vélo comme moyen de transport principal. S’il effectue la totalité de son parcours à vélo, il en choisira un robuste, confortable, voire polyvalent pour faire aussi ses courses ou transporter un enfant. Si la distance est plus longue, il privilégiera un vélo compact ou un vélo ou un vélo combiner rapidement plusieurs moyens de transport (vélo, train, tram, etc.) ou encore un vélo en libre-service, particulièrement apprécié des touristes. Ainsi, les types de vélo sont de plus en plus adaptés aux pratiques personnelles, familiales et de loisirs.

Vélo Cargo Douze Cycles©
L’usage professionnel du cycle s’est aussi largement étoffé. Il est maintenant possible, et parfois même plus aisé qu’avec un véhicule à moteur, de transporter et livrer toutes sortes d’objets et marchandises, voire de charger et déménager des meubles à vélo en pleine ville. Autant d’usages qui illustrent de nouvelles façons de vivre la ville à vélo.
L’objectif de cette seconde partie est de montrer toutes sortes de vélos à utiliser en ville pour transporter ses enfants, faire ses courses, aller au travail, déménager… Le visiteur découvre un Longtail ou vélo rallongé, un vélo-cargo, un triporteur, un vélo-taxi, un prototype de vélo en libre service à cadre en bois. Il sera également acteur. Il peut piloter un vélo à assistance électrique connecté à un simulateur et ressentir l’effet progressif du moteur électrique. Il charge lui-même un vélo-cargo pour transporter des fac-similés de frigo, machines à laver, four, meuble et réussir un déménagement « écologique », ces dispositifs de médiation permettant d’essayer des machines et d’aborder la question du vélo en ville sous un angle ludique.
ÉTAPE 3 Le vélo, un art de vivre

®Zicla.
La troisième section du parcours expose les composants de la « culture vélo urbain » et les valeurs qui y sont associées, entre style et personnalisation de l’objet, écologie et développement durable, vintage et mode.
Fort de son renouvellement, le vélo en ville apparaît comme une forme d’art de vivre, à la fois personnel, social, écologique et moderne. Au cœur d’un monde qui s’urbanise intensément, il représente une solution commune pour vivre et se déplacer différemment, voire, selon l’anthropologue Marc Augé, une utopie sociale de vie et de mobilité citadine.
En tant qu’objet culturel et symbolique, le vélo sous toutes ses formes actuelles révèle notre rapport au monde, à la technologie, à l’environnement, à la mode et au passé. C’est un objet familier que l’on peut personnaliser, transformer, recycler ou adopter pour défendre une cause ou un idéal plus solidaire. Cette partie est illustrée par quelques cycles exceptionnels comme une bicyclette avec cadre en bambou, modèle « Lhenry », fabriquée par la société vosgienne In’Bö, qui conçoit et fabrique des articles de sport à partir de matières naturelles ; un vélo de ville « haute-couture » de marque Hermès.
L’art de vivre c’est aussi posséder, fabriquer ou modeler par le choix de composants un vélo à son image : un vélo chopper au look démesuré et un prototype de vélo urbain connecté, le « 1886 » conçu par un jeune entrepreneur du territoire stéphanois en sont des exemples.
ÉTAPE 4 Des villes cyclables, projets et prospectives

Passerelle à mobilité douce®DISSING-WEITLING architecture
La dernière section de l’exposition présente des projets architecturaux et des prospectives d’aménagement urbain intégrés pour le ver la mobilité douce de l’usager : parkings ou bar à vélo, rond-point cyclable, pont surélevé… Un espace dédié aux ateliers de médiation clôture l’exposition.
La place du vélo en ville fait émerger la nécessité pour les pouvoirs publics de penser les nouvelles mobilités urbaines. La tendance actuelle n’est plus à l’aménagement systématique de pistes cyclables, mais à une rmieux apaiser la ville.
Quelles sont les villes cyclables en Europe ?Il s’agit ici d’ouvrir des horizons, de regarder d’autres villes en Europe qui ont développé des aménagements pour faciliter et développer l’usage du cycle en ville. En partenariat avec l’École nationale supérieure d’architecture de Saint-Étienne (ENSASE), l’exposition présente notamment les exemples de Copenhague, Constance, Karlsruhe, Zurich qui ont entamé leur « révolution vélo ». Le 21e siècle sera-t-il celui du vélo en ville ?
Prolongeant la visite, la programmation culturelle abordera tout au long de la durée de l’exposition cette notion de ville en partage et permettra d’approfondir des thèmes, voire de débattre de sujets et enjeux liés au développement du vélo au cours de rencontres ou de conférences éclectiques.

Début Hybride, vélo urbain à assistance électrique 2© ThirtyOne
La première collection publique française de cycles
Le musée d’Art et d’Industrie conserve le premier fonds français de cycles, avec près de 350 machines, offrant un panorama complet et raisonné de toute l’évolution du cycle, de ses balbutiements au 19e siècle, jusqu’aux périodes actuelles. La constitution de la collection de cycles du musée débute au lendemain de la deuxième guerre mondiale, avec d’importants dons émanant de la Chambre syndicale du cycle et de la Manufacture Française d’Armes et Cycles. L’enrichissement du fonds se poursuit en 1947, date à laquelle Albert Raimond, industriel stéphanois, fait don au musée d’un lot de pièces exceptionnelles de Paul de Vivie, dit Vélocio. À cela viennent s’ajouter, en dépôt depuis 1950, des pièces anciennes issues du Musée de l’automobile et du tourisme de Compiègne et considérées comme les ancêtres de la bicyclette actuelle. Depuis, la collection ne cesse de s’étoffer, grâce à une généreuse politique d’acquisition et à des dons. Ce fonds hors du commun est en partie accessible au public au sous-sol du musée au sein d’une exposition permanente en six parties thématiques autour de l’histoire du cycle et les différentes pratiques qui s’y rattachent. En parallèle, toutes sortes d’objets trouvent leur place au musée : maillots de course, vêtements de cyclotourisme, trophées et une collection es, ainsi qu’un vaste fonds documentaire et photographique (accessible sur demande).
Horaires d’ouverture

Station de gonflage® Altinnova
- Ouvert tous les jours de 10h00 à 18h00.
- Fermé le mardi et les 1er janvier, 1er mai, 14 juillet, 15 août, 1er novembre et 25 décembre.
Tarifs
- Visite libre 6 € plein tarif / 4,50 € tarif réduit
- Visite guidée 7 € plein tarif / 5 € tarif réduit
- Pour les groupes à partir de 10 personnes : 4,50 € par personne (visite libre), 5.50 € par personne (visite guidée)
- Pass Musées : 20 €
- Entrée illimitée pendant 1 an à compter de la date d’achat au musée d’Art et d’Industrie, Puits Couriot / Parc-musée de la Mine, musée d’Art Moderne et Contemporain de Saint-Étienne Métropole et Cité du Design