Bronzer malin sans griller

ILLU_6Nous savons tous que le soleil est à la fois bon et mauvais pour la santé. Bon pour le moral, les os et recharger les batteries. Mauvais à trop haute dose pour la peau : vieillissement prématuré, brûlures, allergies, cancers… Explications.

Chaque année, nous l’attendons tous avec impatience. Dès les premiers rayons, les terrasses sont prises d’assaut, les rues deviennent plus gaies. Notre moral remonte en flèche. Nous rêvons de week-end, de plage, de campagne… Notre teint se hâle. Notre organisme n’a qu’une seule envie, recharger les batteries en bonne humeur et en vitamine D, fixatrice de calcium. Un désir bien légitime, à condition de ne pas en abuser. Car l’astre solaire est à double face. Indispensable au bien-être, il peut également nuire cruellement. Coups de soleil, brûlures, allergies, vieillissement prématuré, cancer… tels sont quelques-uns de ses méfaits si l’on s’expose de manière prolongée, répétée et sans réelle protection. Pour que le soleil reste notre ami, des précautions de base s’imposent. Bronzer juste, c’est profiter des bons côtés du soleil en jouant la sécurité.

Tous les rayons du soleil sont-ils bons ?

Non. Heureusement que l’ensemble des rayons solaires sont arrêtés par l’ozone. Sinon, nous serions brûlés. Seuls les UVA et les UVB arrivent jusqu’à nous. Les premiers, plus longs, pénètrent jusqu’au derme. Les seconds, plus superficiels, s’arrêtent à l’épiderme, juste à la frange dermo-épidermique. Quant aux infrarouges, ils émettent de la chaleur. Même de manière indirecte, ils ont une part de responsabilités dans le vieillissement prématuré de la peau.bronzage-uv-homme-1

Sommes-nous tous égaux devant le soleil ?

Non. Tout dépend du phototype. Si on est roux aux yeux bleus, les mélanocytes, les cellules pigmentaires qui fabriquent des mélanines, ne nous permettent pas de bronzer facilement. Comme le bronzage et la pigmentation de la peau sont un mode de protection, nous sommes moins bien protégés lorsqu’on est blond aux yeux bleus que très mate ou noir, à fortiori avec des yeux noirs. Sachant qu’il faut prendre en compte le type de peau et le type de cellules fabriquant les mélanines, la pigmentation, il y a une inégalité au départ. Quoi que l’on fasse, lorsqu’on est blond aux yeux bleus, on ne peut pas bronzer comme une personne à la peau mate et aux yeux foncés.

Naissons-nous tous avec un capital solaire?

Oui. Le terme capital solaire résume notre capacité à bronzer. Il est lié à notre phototype. Ainsi, le capital soleil d’un noir africain est beaucoup plus grand que celui d’un scandinave. Sachant qu’il est donné au début de notre vie, il est évident que si nous l’utilisons très jeune, nous l’épuisons plus vite que si nous y allons régulièrement et un petit peu. Il est un mélange à la fois de ce que nous avons dans notre génétique et de notre mode de vie.

3818_1920x650_July_BoyLotionD’où l’importance de se protéger dès le plus jeune âge…

Oui. En abimant immédiatement leur capital solaire, les enfants risquent de faire des névus ou de préparer ceux qui vont donner plus tard des mélanomes. C’est pourquoi, il faut absolument éviter de laisser les tous petits au soleil. Ils doivent être couverts avec des tee-shirts, des casquettes et des lunettes sur le nez. Protégez-les et ne les mettez pas aux heures les plus chaudes, où le soleil est à son zénith, etc.

Les crèmes solaires suffisent-elles à les protéger ?

Non. Ce sont des filtres chimiques qui ne sont pas suffisants. Sachez que la protection solaire sur la peau du filtre est calculée en fonction d’une application de 2 mm d’épaisseur par centimètre de peau. Par conséquent, il est évident que nous ne mettons jamais la quantité nécessaire lorsque nous nous exposons au soleil. Les crèmes solaires 50+ ou dites « écran total » n’ont pas la capacité à neutraliser toutes les réactions solaires.

Cela signifie-t-il qu’elles ne servent pas à grand-chose ?

creme-solaire-bio_7157ea1529d476f66c202b0198605f6aOui/Non. Elles protègent. Mais il faut renouveler l’application toutes les deux heures, les choisir en fonction du type de peau, de l’activité, du lieu, du moment de l’exposition…Le choix ne sera pas le même si l’on se trouve aux Antilles ou en Bretagne, s’il est 10h00 du matin ou 14h00, si on est en bateau ou sur l’herbe…

« Les crèmes solaires sont dangereuses pour la santé, certains de ses composants sont cancérigènes » ?

Non. Il est vrai que les conservateurs ont été mis en cause. Ce qui s’est avéré totalement faux. Quant aux problèmes de sensibilisation, c’est-à-dire d’allergie au filtre solaire, le problème peut se poser car elles contiennent des filtres chimiques qui peuvent être sensibilisants. Toutefois, ce n’est pas fréquent. Et il vaut mieux en mettre que de s’en priver.

Les filtres minéraux ont la même action que les chimiques ?

Non. Les filtres minéraux renvoient la lumière. A cet élément supplémentaire, ils ne sont pas sensibilisants. Le risque d’allergie est nul. Par contre, ils sont plus opaques, donc plus visibles sur la peau. D’où l’apparition de produits solaires de multiples types de filtres.

Les filtres chimiques, eux, sont souvent dans des préparations plus fluides. Mais les molécules sont éventuellement sensibilisantes. C’est pourquoi chez les enfants, les dermatologues ont tendance à préférer les écrans minéraux afin d’éviter toute sensibilisation allergique ultérieure.

L’indice de protection 15 est-il suffisant ?Page_2_article_4

Non. Cela correspond au temps qu’il faut pour obtenir un érythème solaire. Or, nous ne mettons jamais la quantité nécessaire pour obtenir la protection annoncée. Toutes les personnes qui s’occupent de photobiologie divisent systématiquement par deux les chiffres. C’est-à-dire que quand on vous dit 10, ça fait 5. Et 5 ce n’est pratiquement rien. L’indice 15 reste symbolique. Il sert à prendre un café à une terrasse pendant un quart d’heure. A partir de 30, ça commence à être sérieux. C’est pourquoi, il est préférable de commencer à ce niveau de protection. 50 c’est encore mieux. Vous êtes protégés pendant quelques heures. Mais si vous êtes sur un bateau et qu’il y a des embruns, les gouttelettes vont créer une sorte de miroir. Vous ne serez plus protégé. Dans cette situation, on parle de rémanence des filtres, de substantivité, c’est-à-dire de ce qui reste sur la peau malgré l’eau. Et là encore, tout dépend de la formule. Un lait est moins résistant qu’une crème.

Peu importe l’indice, du moment que l’on se tartine…

Non. Il n’y a pas d’ordonnance schématique. Tout d’abord, certaines questions sont à poser: Que faites-vous pendant les vacances ? Où allez-vous ? Entre la personne qui va aller dans son jardin en Normandie et celle qui part en Grèce faire du bateau, les conseils ne seront pas les mêmes. L’âge est également à prendre en considération Chez les enfants, on préconisera des filtres protecteurs maximum. Chez les hommes, qui ont une peau plus épaisse et plus grasse, des filtres un peu moins protecteurs seront conseillés. Mais en règle générale, des filtres de protection élevée sont recommandés de plus en plus souvent.

GettyImages-185258021-725x410Toutes les marques se valent-elles ?

Oui. Maintenant, c’est une définition et une évaluation qui est internationale. Un 50+ en Italie est identique à celui que l’on trouve en France ou en Allemagne. Il n’y a qu’en Asie où le système est un peu différent.

Existe-t-il différents cancers provoqués par les expositions prolongées, répétées et intenses?

Oui. Il y a les épithéliomas basocellulaires et spinocellulaires, des cancers cutanés qui se développent à partir de l’épiderme. Ils se localisent essentiellement sur les zones les plus exposées comme le visage, les oreilles… Ce sont des cancers locaux, normalement sans métastase. Ils peuvent être détruits par chirurgie, laser ou encore par d’autres méthodes, sans avoir de prolongement ultérieur.

Par contre, les mélanomes sont des cancers pigmentaires. Au niveau des névus et des tumeurs bénignes au départ pigmentaires, les mélanocytes peuvent se transformer en mélanome si on les écorche ou s’ils subissent une exposition trop violente. Ce cancer lié à la mélanine peut se diffuser dans tout l’organisme et entraîner des métastases. Lorsque le pigment descend trop profondément dans le derme, via les vaisseaux qui y passent, les cellules cancéreuses partent dans la circulation sanguine. D’où les métastases. On a beau enlever les mélanomes, et éventuellement le ganglion sentinelle de ce mélanome, il y en a très souvent. Et c’est mortel. C’est la différence essentielle avec les épithéliomas basocellulaires et spinocellulaires qui ne le sont pas et qui récidivent en général très peu.

Peut-on les dépister ? Ont-ils des symptômes précis ?

vignette-focusOui. Les épithé-liomas classiques et gentils ressemblent à une écorchure, le plus souvent sur la peau du visage. Ils saignent facilement. Ils se reproduisent alors que la croute est déjà tombée une fois ou deux.

Les mélanomes sont des grains de beauté qui d’un seul coup deviennent plus épais, se mettent à démanger, ne sont plus homogènes, ont une auréole plus claire… La moindre modification doit attirer l’attention et nécessite une visite chez le dermatologue afin qu’il puisse regarder avec son dermatoscope s’il y a oui ou non signe de dégénérescence.

Nous devons donc prendre rendez-vous chez un dermatologue au moins une fois par an ?

Non. Une visite de contrôle annuelle n’est valable que si vous avez beaucoup de grains de beauté et que vous vous êtes exposé au soleil. Si vous n’en avez pas sur la peau, ce n’est pas nécessaire de consulter un dermatologue une fois par an systématiquement. Tous les deux ou trois ans suffisent. Par contre, si vous avez des grains de beauté multiples, ce qui est de plus en plus fréquent, il faut prendre rendez-vous après la période ensoleillée. Un mois ou deux après les vacances permet de voir s’il y a eu des modifications ou pas. cancers-de-la-peau-mon-ennemi-c-est-le-soleil

Les personnes ont de plus en plus de grains de beauté, le soleil est-il responsable ?

Oui. Les grains de beauté sont favorisés par le soleil. Les enfants exposés très jeunes vont générer un nombre de grains de beauté de plus en plus important. Souvenez-vous, nos mères et nos grands-mères n’en avaient pas beaucoup. Elles s’en faisaient. Les mouches étaient une sorte de grain de beauté artificiel.

En va-t-il de même pour le vieillissement photo-induit de la peau, de l’héliodermie ?

Oui. Les termes héliodermie ou photo-induit signifient une altération au soleil. Alors que les cancers sont liés aux ultraviolets A, le vieillissement est surtout provoqué par les UVA. Ils atteignent à la fois l’épiderme et le derme. Apparaissent ainsi des modifications au niveau du derme, de tous les composants de la matrice extracellulaire : altération du collagène, de l’élastine, de l’acide hyuronique… Au départ, la peau devient plus épaisse pour ensuite devenir très très mince. Elle se couvre de taches et de rides. Elle est plus desséchée, plus atrophique. Tout ceci est dû au soleil.

Les gélules aident-elles à protéger la peau ?

Gelules-solaires-j-en-prends-ou-pas_width1024Oui. Elles lui permettent de mieux réagir. Contenant de la bétacarotène, des vitamines E et C, des mini protecteurs, des antioxydants, elles aident à éviter les réactions inflammatoires trop importantes. Attention ! Ce ne sont pas des photoprotecteurs.

Les séances d’UV sont-elles une solution contre les coups de soleil et les allergies ?

Oui/Non. Elles ne sont justifiées que dans les allergies solaires afin de préparer à l’exposition. Pour bronzer ou faire joli, c’est une discussion que les dermatologues n’aiment pas beaucoup car elles abiment gratuitement la peau.

By Clarisse

J’appartiens à quel type de phototype ?

Pour le déterminer, prenez en compte la pigmentation de la peau, la couleur des yeux et des cheveux, la quantité de taches de rousseurs et l’aptitude au bronzage. Il existe six catégories :

  • Phototype 0 : cheveux blancs, peau albinos, bronzage inexistant, coups de soleil inévitables, protection maximale.
  • – Phototype I : cheveux roux, peau laiteuse avec des taches de rousseurs, rougit et brûle facilement, protection maximale.
  • – Phototype II : cheveux blonds aux yeux clairs, coups de soleil fréquents, bronzage léger, protection à indice supérieur à 30.
  • – Phototype III : cheveux blonds ou châtains, peau claire, bronzage halé, coups de soleil occasionnels, protection à indice supérieur à 15.
  • – Phototype IV : cheveux bruns, peau mate, yeux foncés, bronzage rapide, coups de soleil exceptionnels, protection 10 les premiers jours.
  • – Phototype V : cheveux bruns, peau naturellement pigmentée, de type méditerranéen, bronzage foncé, coups de soleil rares, crème hydratante.
  • – Phototype VI : cheveux et peau noirs, coups de soleil exceptionnels, crème hydratante.4471315_2

Ce qu’il faut éviter !

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  • S’exposer entre 11h et 16h. A ces heures, les rayonnements sont verticaux ainsi qu’à leur maximum d’intensité.
  • « Lézarder » au soleil sans bouger des journées entières. Au bout d’une heure, les mélanocytes reçoivent une dose suffisante pour un bronzage de qualité.
  • Se mettre au soleil après l’application de produits parfumés. Cela peut provoquer des taches ou des allergies.
  • Idem après la prise de certains médicaments photosensibilisants.
  • Ne pas s’essuyer après s’être baigné… Les gouttelettes d’eau ont un effet loupe. Elles favorisent les coups de soleil.
  • Oublier de se tartiner de crème solaire même s’il fait un temps couvert. Les UV passent au travers des nuages.
  • Attention à la réverbération.

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