Le sport un atout bénéfique dans la lutte contre le cancer

Dans le combat contre le cancer, l’activité physique est un formidable adjuvant. Quels sont les bienfaits du sport pour la prévention du cancer ? Pourquoi l’activité physique est-elle bonne contre le cancer ? Quel sport choisir ? Réponses du Professeur David Khayat, chef du service d’oncologie à l’hôpital Pitié-Salpêtrière (Paris).
« Depuis une quinzaine d’années, nous nous sommes aperçus que l’exercice physique diminuait de 50 % le risque de rechute pour ceux qui ont un cancer, et de 20 à 30 % celui de le développer chez ceux qui ne l’ont pas encore. » Et les risques de mortalité prématurée. Cela concerne tous les grands cancers, aussi bien celui du sein, du côlon, de l’endomètre, de l’utérus, de la prostate, du poumon, du pancréas, de l’estomac…
« Sachez que les adiposites, les cellules qui stockent le gras, fonctionnent comme de véritables petites pompes à hormones. Elles sécrètent naturellement des substances, notamment une qui est un facteur de croissance tumorale. Les cellules cancéreuses les produisent sur ce que l’on appelle un mode autocrine. Pour qu’elles se réveillent et prolifèrent, elles ont besoin d’être stimulées. Or, on peut les sortir de leur sommeil en leur donnant ces facteurs de croissance qui sont des engrais (growth factor). Ils sont extrêmement nombreux. » Aujourd’hui, l’un d’entre eux a été clairement mis en cause dans l’obésité et le cancer, l’IGF-1 (insulin-like growth factor 1).
« Il est un facteur de croissance à la fois naturel et tumoral. Parfaitement connu, il active directement la prolifération des tumeurs et indirectement la sécrétion d’insuline, qui elle-même favorise la prolifération naturelle tumorale. » Sachant que l’insuline, les œstrogènes et la leptine sont des hormones qui stimulent la prolifération des cellules cancéreuses, et que l’exercice physique a une action de frein sur leur développement en diminuant leur taux, mieux vaut se bouger.
Une aide non négligeable au traitement
Le bénéfice de l’activité physique après le diagnostic du cancer est indiscutable. De nombreuses études le prouvent et se recoupent toutes. Certes, elle ne dispense pas de la prise de médicament, mais elle améliore l’état de santé. À condition qu’elle soit pratiquée de façon raisonnable, progressive, adaptée au patient, à l’âge, aux risques orthopédiques et rhumatologiques, le tout avec l’avis du médecin.
« Il ne s’agit pas de chercher à faire des challenges, des dés, un marathon à une moyenne de 10 km/h. L’organisme ne tiendrait pas. Les traitements étant très éprouvants, il faut adapter le sport à ses capacités. Mieux vaut s’orienter vers des disciplines douces, comme le taï chi, le qi gong, le yoga, etc. J’explique toujours qu’il faut en faire au moins trois fois par semaine. Si vous ne transpirez pas, c’est que, probablement, ce n’est pas suffisant en termes de difficulté. »
Au-delà des effets prouvés sur la maladie, l’exercice aide au maintien du poids de forme et de la masse musculaire. Plus cette dernière sera importante, moins la toxicité des thérapies anticancéreuses aura un impact dessus. Or, les patients sont souvent inactifs par manque d’énergie, en raison, notamment, des effets secondaires du traitement. Une impression généralement renforcée par les « stéréotypes » associés à la maladie dans leur entourage.
Contrairement aux idées reçues, le sport n’ajoute pas de la fatigue à la fatigue. Bien au contraire! La sécrétion de cortisol circulant, d’adrénaline et d’endorphine, augmente. Vient alors la sensation de bien-être.
Avec une meilleure qualité de vie, de sommeil, d’image de soi, l’exercice physique a une action bénéfique sur la dépression et l’anxiété. « Après les systèmes immunitaire et de croissance, le moral est le 3ème facteur. Le sport est un adjuvant. Grâce à lui on est plus combatif, plus présent et plus déterminé. »
By Clarisse
En quoi le sport est-il bénéfique dans la lutte contre le cancer?
Extrait du livre Le Guide Santé du Sportif aux éditions Dangles)
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