Le sport bénéfique pour les asthmatiques

Chez les asthmatiques, l’activité physique est particulièrement recommandée. Grâce à un bon contrôle de la maladie, à un traitement adapté, elle permet d’entretenir et de développer le souffle, d’être en forme… à condition de respecter certaines précautions.

« L’asthme et ses proches. On a tous un rôle à jouer! » est le thème de la Journée mondiale de l’asthme, qui s’est déroulée mardi 7 mai. Dès lors qu’il s’agisse d’accompagner le malade dans sa prise en charge, l’asthme est l’affaire de tous. La première des conditions, qui s’applique à l’ensemble des acteurs intervenant dans son environnement proche, est de bien connaitre la maladie pour la gérer efficacement (observance thérapeutique, surveillance des symptômes, gestion des crises…) et prévenir les risques d’exacerbations (liés à la présence d’allergènes, à la pollution, au tabagisme éventuel -actif ou passif-, au froid, aux infections respiratoires, aux efforts physiques, etc.).

L’asthme touche plus de 7% des français.

Les poumons sont des organes essentiels. L’air y pénètre par un système de tuyauterie qui se divise et devient de plus en plus petit, jusqu’aux alvéoles pulmonaires, le lieuAsthme Fondation du souffle_Page_3 d’échange. C’est à cet endroit que l’oxygène traverse les parois pour entrer dans les vaisseaux sanguins et s’accrocher aux globules rouges. L’asthme est une vasoconstriction, une contraction des vaisseaux. Les conduits se rétrécissent, gênant le passage de l’air, d’où l’apparition  de symptômes d’essoufflement, de sifflement et de toux.

Aujourd’hui, en France, plus de 3,5 millions de personnes sont touchées, dont 1/3 des enfants. En Europe, 30 millions d’individus sont concernés. Dans le monde, près de 300 millions en sont atteints. En 2025, nous pourrions être 400 millions.

Quelles sont les causes ?

Dans 95% des cas, il y a un marquage génétique. Toutefois, il s’agit d’une pathologie multifactorielle qui se déclenche pour des raisons extrinsèques ou intrinsèques comme les allergènes, l’inhalation de substances polluantes, l’infection, le froid, ou encore le stress. L’agression des bronches fabrique des maladies. Et nous vivons de plus en plus avec des sprays, des laques.

Qu’il soit persistant ou occasionnel, l’asthme se soigne et se contrôle en prenant un traitement de fond ou par prise de médicaments spécifiques lors de crises. Il n’empêche pas de mener une vie normale. Loin delà !

Les mentalités ont changé!

Autrefois, l’enfant asthmatique était élevé dans l’hyper protection, les médecins, pédiatres, allergologues et autres pneumologues ne voulaient risquer de déclencher des crises… L’époque des certificats de contre-indication à la pratique sportive pour cette maladie est révolue. L’asthme n’empêche pas de mener une vie normale, de pratiquer un sport, même en compétition. Souvenez-vous de Muriel Hurtis, championne de relais 4 x 100m, ou encore de Mark Spitz et de ses sept médailles d’or en natation aux Jeux Olympiques de Munich en 1972.

L’activité physique plus qu’un allié

Asthme Fondation du souffle_Page_5Nous le savons très bien, pour rester en bonne santé, il est important de lutter contre la sédentarité et de faire une activité physique quelle qu’elle soit. Et cela à tout âge. Pratiquée régulièrement, elle est un moyen simple et efficace d’augmenter la ventilation et la circulation de l’air dans les poumons, de drainer les sécrétions bronchiques et sinusiennes, ou encore de lutter contre l’obstruction nasale. Chez l’asthmatique, les difficultés respiratoires sont estompées. Son effet vasodilatateur, surtout après l’entraînement, aide à diminuer le nombre de crises, leur intensité, et la consommation de bronchodilatateurs.

De nombreuses études prouvent que l’activité physique ne doit pas être interdite

Ce qu’a révélé d’ailleurs une expertise de l’Inserm en 2008, réalisée à la demande du ministère de la Jeunesse, des Sports et de la Vie associative. Les individus sont en meilleure santé que par le passé. Bien que n’étant pas une prescription au sens formel du terme, l’exercice physique doit être largement recommandé chez les sujets asthmatiques.  Le poumon est un organe paresseux. Moins nous lui en demandons, moins il en fait.

Il n’y a pas de risque vital

Couper un enfant du sport est un contresens majeur dans son développement. « Il a besoin de confiance et l’activité physique en apporte beaucoup. Il s’épanouit. Que risque-t-il ? Une bonne bouffée de Ventoline ! La crise d’asthme n’arrive pas comme cela. Il y a des signes annonciateurs. Le gamin sait s’arrêter », insiste le docteur Christophe Delong, médecin spécialiste consultant en sport et expert en Haute Autorité de santé. « A priori, on respire moins bien que les autres. Pourtant, à la piscine ou sur de disciplines longue distance, on se débrouille bien. Prendre des bronchodilatateurs, qui sont des bêtas mimétiques, améliore la VO2max. Même si c’est une forme de «dopage» masqué, tant qu’il ne fait pas de compétition, j’y suis plutôt favorable. »

Le sport apprend à mieux respirer

Certaines disciplines, comme la marche rapide ou nordique, en promenade ou en randonnée, se veulent être une véritable éducation à la santé respiratoire. Car même s’il est vrai que le sport est parfois asthmogène, qu’il peut déclencher des crises d’asthme d’effort, il est un élément primordial dans le traitement e254127t le contrôle de cette maladie chronique. L’activité physique permet de mieux expirer pour apporter plus d’oxygène.

Rien ne vaut les sports dits d’endurance

Arriver en haut d’un escalier essoufflé ne veut pas dire que nous avons un problème respiratoire ou que nous faisons de l’asthme. Ça prouve tout simplement que nous ne sommes pas au mieux de notre forme et que nos capacités respiratoires ne sont pas suffisamment développées. Rien de tel que les sports dits d’endurance pour améliorer l’amplitude des cycles d’inspiration et d’expiration, le système pulmonaire ainsi que les échanges gazeux.

Running, marche rapide, vélo, roller… sont les meilleures activités.

À intensité moyenne, à allure régulière, et dans la durée, elles aident à préparer le système respiratoire, à condition, bien évidemment, d’éviter les heures de pointe en ville, les pics de pollution ou de pollen. Si vous n’êtes pas réactif au chlore des piscines, préférez la natation.

Attention aux activités qui sollicitent fortement le système respiratoire, pouvant le mettre en détresse. Gare aussi aux démarrages trop brutaux. Ils déclenchent souvent une crise. Ne dit-on pas des asthmatiques sportifs que leur moteur n’est pas celui d’une Ferrari mais d’un diesel ? Ayant des difficultés à monter en température, d’hydratation et de déshydratation des bronches, ils doivent privilégier l’échauffement progressif. Une fois préparés à l’effort, ils sont comme les autres.Cette règle d’or n’est pas seulement valable pour les asthmatiques. Un bon entraînement commence toujours par ce réveil musculaire, préparant le corps et l’esprit à l’effort.

Ayez les bons réflexesasthma-minidosis-sport-brings-second-air-12

  • Ayez une bonne observance du traitement de fond.
  • Faites l’exercice à votre propre rythme.
  • Au-delà de 2 000/2 500 mètres, consultez votre médecin avant votre départ.
  • Emportez avec vous votre plan d’action personnalisé écrit, rempli par le médecin pour connaitre la conduite à tenir en cas de crise.
  • Arrêtez l’exercice si une crise survient.
  • Évitez les facteurs liés à l’environnement pouvant déclencher des manifestations allergiques.
  • En cas d’allergie aux pollens, renseignez-vous sur les dates précises de début ou de pic de pollinisation.
  • En cas de pollution atmosphérique ou si l’air froid vous gène, faites de l’exercice en intérieur.

By Clarisse

 

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